La multiplication des cas de vol de produits agricoles, notamment le café, est devenue préoccupante dans les champs situés en périphérie de l’agglomération de Nyamilima, dans le groupement de Binza, au territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Les agriculteurs de cacao expriment de plus en plus leur frustration face à la récurrence de ces vols dans leurs exploitations.

Lors d’un entretien avec un reporter de rtcm-rdc.com, le mardi 15 avril 2025, ces agriculteurs ont dénoncé, d’une part, certains de leurs pairs, et d’autre part, des miliciens de groupes armés qui se sont installés dans ces zones agricoles, comme auteurs de ces actes.

Selon leurs témoignages, les voleurs — souvent également agriculteurs — profitent de l’absence des propriétaires pour s’emparer du café, dont le prix semble attractif. Ce fléau ronge le cœur des propriétaires victimes, certains d’entre eux étant même à risque de développer des troubles mentaux, selon certaines observations.

> « Nous sommes arrivés au champ pour cueillir du café et avons découvert que tout avait été volé. C’est la culture du café qui nous soulage ces derniers temps par sa productivité et son prix. Nous espérions gagner de l’argent pour subvenir à nos différents besoins, mais nous faisons face à une grande difficulté. Les voleurs sont souvent des agriculteurs avec qui nous travaillons. Quand nous ne sommes pas là, ils agissent. En plus d’eux, certains Wazalendo se livrent également au vol de notre café », déclare avec regret un agriculteur du bassin agricole de Gitwa, situé à quelques kilomètres à l’ouest de Nyamilima.

Face à cette situation, les caféiculteurs se sentent désemparés.

Pour contrer cette récurrence des vols, de nombreux agriculteurs choisissent de récolter leur café avant qu’il ne soit mûr. D’autres préfèrent camper sur leurs terres pour protéger leurs cultures des voleurs.

Depuis que le vol de « l’or vert » a pris une ampleur inquiétante au dernier trimestre de l’année précédente, deux décès ont été enregistrés, ainsi que plusieurs blessés suite à des altercations entre les propriétaires de cultures et les voleurs.

Il convient de rappeler que le phénomène de vol de café avait été observé en 2023, mais avait été partiellement endigué par un système d’identification des caféiculteurs et l’interdiction de la cueillette de cafés immatures. Ce système, instauré par les Wazalendo du groupe Maïmaï qui contrôlaient Nyamilima avant la conquête par le M23/AFC, avait significativement réduit les cas de vol de café.

Mwenge Kake