Un nouveau centre de santé spécialisé en médecine naturelle, baptisé Baytuli Matibabu Washifa, a officiellement lancé ses activités dans la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri. Située dans la commune de Mbuya, au quartier Hoho, cette structure se veut une alternative de soins pour les populations locales souffrant de diverses pathologies.

Le centre est dirigé par le Dr Umari Nzazu Likulya, phytothérapeute reconnu et membre de l’Union Nationale des Guérisseurs du Congo (UNAGCO). Il affirme que ce projet est né d’une volonté patriotique de contribuer au développement de la région à travers des soins accessibles et adaptés aux réalités locales.

« Beaucoup de nos compatriotes vivent avec des maladies sans le savoir. Des études estiment que près de 69 % de la population souffre de divers maux, causés notamment par des bactéries, mais l’ignorance et les conditions de vie précaires empêchent un diagnostic précoce », a déclaré le Dr Umari.

Le Dr Umari souligne également la marginalisation que subissent les tradipraticiens, souvent sans adresses fixes, ce qui nuit à la perception de la médecine traditionnelle.

Cependant, la reconnaissance croissante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à l’égard des médecines traditionnelles change progressivement la donne. L’OMS reconnaît que certaines pathologies échappent encore à la médecine moderne, alors que des solutions naturelles existent, notamment grâce à des substances végétales, animales ou minérales.

Le centre Baytuli Matibabu Washifa collabore déjà avec des institutions sanitaires locales telles que l’Hôpital général de référence de Bunia, afin d’assurer un encadrement médical rigoureux et une complémentarité entre médecine naturelle et moderne.

Le Dr Umari lance un appel au gouvernement congolais afin que les tradipraticiens soient pleinement reconnus et protégés, au même titre que les autres professionnels de santé.

« Un tradipraticien est un spécialiste reconnu par sa communauté, capable de diagnostiquer des maladies et de proposer des traitements basés sur les savoirs ancestraux. Il est temps de leur accorder une place légitime dans notre système de santé », insiste-t-il.

Les guérisseurs de la province de l’Ituri saluent, pour leur part, la collaboration entre la Division provinciale de la santé et les structures regroupées au sein du Conseil provincial du Conseil national des tradipraticiens (CPCNT). Ils exhortent la population à considérer la médecine naturelle comme une option thérapeutique sérieuse, notamment face aux maladies chroniques ou infectieuses.

Ilanga Meta