À Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, plusieurs habitants montent au créneau pour dénoncer la gestion du courant électrique par la société Greeny-Tech Énergy. Ils accusent l’entreprise d’être une véritable « bande d’escrocs », notamment à travers le système de paiement cash-power, qu’ils jugent opaque et abusif.

Selon ces consommateurs, les factures d’électricité sont devenues exorbitantes sans explication claire. Certains évoquent des montants allant jusqu’à 50 dollars américains en trois jours, 20 dollars en une journée, et 10 dollars en quatre jours pour les ménages, sans pour autant avoir une consommation excessive.

Cette situation affecte particulièrement les petits commerçants, comme les vendeuses de jus naturels, de blocs de glace et les poissonniers, qui déplorent une baisse de revenus due à l’instabilité de l’électricité et à son coût élevé.

Face à cette situation, plusieurs habitants appellent les autorités locales à réhabiliter la société Électro-Kimo afin qu’elle prenne la relève de la gestion de la centrale hydroélectrique de Bundana. Ils espèrent ainsi voir une amélioration de la qualité du service et une baisse des tarifs.

Contactée à ce sujet, Mme Alliance Kingudi Lukeni, chargée de communication et de marketing de Greeny-Tech Énergy, rejette en bloc ces accusations. Elle évoque une manipulation orchestrée par des personnes mal intentionnées au sein de la population et appelle les consommateurs à faire preuve de patience :

«Le projet est encore en phase de développement. Notre seul objectif est de fournir un courant de qualité pour améliorer les conditions de vie dans les 26 quartiers de Bunia», affirme-t-elle.

Mme Kingudi exhorte également les abonnés au système cash-power à adopter une utilisation disciplinée de l’électricité, afin d’éviter une consommation excessive. Elle invite tous les clients à se rendre au service clientèle ou à appeler le numéro vert pour toute clarification.

À noter que le coût d’un kit cash-power monophasé est de 312 dollars américains, auxquels s’ajoutent 50 dollars versés à la mairie. Pour le triphasé, le tarif s’élève à 1700 dollars.

Les avis recueillis par la rédaction de RTCM restent partagés. Certains dénoncent une « escroquerie bien organisée », alors que d’autres reconnaissent la volonté de Greeny-Tech de protéger la centrale de Bundana contre les courts-circuits, tout en demandant une amélioration significative du service et une gestion plus patriotique de l’électricité.

En attendant, la population continue de faire face à de lourdes charges financières, sans intervention notable des autorités locales, ce que plusieurs habitants considèrent comme une forme de complicité silencieuse.

Rédaction