Le Forum sur les droits humains à Kinshasa, axé sur le plaidoyer pour la reconnaissance du Genocost, a vu la participation de la représentante du Gouverneur militaire du Nord-Kivu, Madame Espérance Kazabe. Elle a délivré un message poignant concernant les massacres dont souffrent les populations du Nord-Kivu, victimes d’une guerre injuste imposée par la rébellion du M23, soutenue par Kigali.RDC : Forum sur les Droits Humains à Kinshasa – Le Gouvernement Provincial du Nord-Kivu Dresse un Tableau Sombre sur le Genocost

Devant la Première Ministre, Judith Suminwa, Madame Kazabe a exprimé la douleur et les difficultés des Congolais de l’Est. Dans son discours, elle a déclaré :

> « C’est avec une profonde émotion qu’en cette occasion du Forum sur LES DROITS HUMAINS, dont la thématique est, je cite : « PLAIDOYER POUR LA RECONNAISSANCE DU GENOCOST », que nous prenons la parole au nom de Son Excellence Monsieur le Gouverneur de la Province du Nord-Kivu, empêché, et au nom de toute la Province. »

Elle a salué le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour sa détermination à défendre sa population meurtrie sur les plans national, régional et international. Elle a également remercié la Première Ministre pour son engagement en faveur d’une gouvernance de proximité.

Madame Kazabe a dressé un tableau sombre du Genocost au Nord-Kivu, une province riche en ressources naturelles mais marquée par plus de trois décennies de conflits armés. Ces conflits ont engendré des violations des droits fondamentaux, notamment des massacres de civils, des déplacements forcés, des viols en tant qu’arme de guerre, et le recrutement d’enfants soldats. Le constat est accablant : des fosses communes jalonnent le territoire, témoignant des atrocités commises.

La province du Nord-Kivu soutient pleinement les efforts du Président de la République pour la reconnaissance des crimes de masse, désignés sous le nom de Genocost. Ce terme désigne un génocide économique, social et humain dont les conséquences sont dévastatrices : des millions de vies brisées, des familles décimées, des terres abandonnées, et une mémoire collective en quête de justice.

Comme l’a souligné le Président Tshisekedi lors de son discours aux États-Unis :

> « LE SANG DU PEUPLE CONGOLAIS NE VAUT PAS MOINS QUE CELUI DES AUTRES PEUPLES DU MONDE. »

Cette déclaration souligne la nécessité d’obtenir reconnaissance, réparation et garanties de non-répétition. Le Genocost n’est pas un simple cri émotionnel, mais un appel à la conscience et un plaidoyer pour une justice transitionnelle fondée sur la vérité et la mémoire.

La province du Nord-Kivu lance un appel urgent :

– À la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) d’intégrer le Genocost dans ses rapports nationaux et plaidoyers internationaux.
– Au Gouvernement congolais d’intensifier les efforts de plaidoyer, notamment en célébrant la Journée du Genocost chaque 2 août.
– À la communauté internationale de soutenir une enquête indépendante sur ces crimes et d’accompagner les survivants.
– À la mise en place d’un centre de coordination national pour centraliser les témoignages et soutenir un processus de justice transitionnelle.

Ce message n’est pas une conclusion, mais une ouverture vers l’espoir pour les victimes, un réveil pour les institutions, et un engagement renouvelé pour que plus jamais notre population ne soit abandonnée à une telle souffrance.

Félix Balume Hangi