Les activités scolaires restent suspendues dans les écoles primaires de la sous-division éducationnelle Rutshuru 4, en province du Nord-Kivu, en raison du non-paiement des salaires des enseignants depuis plusieurs mois.

Malgré le paiement d’un mois de salaire pour certaines écoles sur les cinq derniers mois, suite à l’occupation de la ville de Goma par la rébellion de l’AFC-M23, de nombreux enseignants continuent de rester chez eux. Contactés ce lundi 26 mai 2025, certains d’entre eux qualifient ce paiement partiel et irrégulier d’incompréhensible. Par ailleurs, certains enseignants n’ont même pas reçu d’avance sur leur salaire, contrairement à d’autres.

> « Nous continuons avec la grève. Nous ne savons pas quelle sera la suite. Nous avons été payés un mois seulement sur les cinq mois d’arriérés de salaires, et parfois la somme mensuelle ne convenait pas. Depuis janvier, nous ne sommes pas payés. Récemment, CARITAS a seulement réglé le mois de mars, ce qui nous a beaucoup étonnés. Vraiment, CARITAS a un agenda caché, » confie, sous couvert d’anonymat, un cadre de l’éducation rencontré à Nyamilima.

En dépit de cette situation, les enseignants ont pris l’initiative d’encadrer les élèves de sixième année depuis le 12 mai dans la plupart des établissements scolaires, afin de préparer ces finalistes aux épreuves nationales (ENAFEP). Des conventions de soutien ont été établies avec les parents d’élèves pour aider les enseignants dans cette activité de rattrapage.

> « C’est seulement nous, les écoliers de 6ème primaire, qui allons à l’école. Les autres classes, comme 1ère, 2ème, 3ème, 4ème et 5ème, sont toujours à la maison. Nous sommes en train d’étudier, les enseignants dispensent des leçons qui vont nous aider pour les épreuves nationales de fin d’études primaires (TENASOSP). Quand on nous a annoncé ce programme d’encadrement, ça nous a réjouis. Nous payons 500 FC par semaine chaque écolier, » témoignent certains élèves finalistes.

Il convient de noter que les cours ont été suspendus depuis le 6 mars dans les écoles primaires de la sous-division éducationnelle Rutshuru 4, couvrant le groupement de Binza. Les enseignants ont pris cette décision pour réclamer le paiement de leurs arriérés de salaires. Par la suite, ils avaient repris le chemin de l’école uniquement pour les examens du deuxième trimestre, avant de durcir leur mouvement de grève jusqu’à présent.

À l’heure actuelle, aucune solution favorable n’a été clarifiée. Ainsi, la seule option pour les élèves des classes montantes sera le calcul de la moyenne entre les points du premier et du second trimestre pour clôturer cette année scolaire 2024-2025.

Mwenge Kake/rtcm-rdc.com