Ce lundi 31 mars 2025, au Centre culturel international de Kinshasa, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a inauguré les travaux de la table ronde dédiée à l’appropriation du Génocost, un terme désignant les enjeux économiques liés aux atrocités passées.

Lors d’une cérémonie solennelle, le couple présidentiel a souligné l’importance de reconnaître la mémoire de ce génocide, souvent oublié, qui a causé des pertes humaines et économiques considérables en République Démocratique du Congo (RDC). Félix Tshisekedi et la Première Dame, Denise Nyakeru, ont visité une exposition retraçant les massacres documentés, allant de Makobola à Mwenga, en passant par Kisangani, Lubero, Bukavu et Kishishe.

Entourés de personnalités publiques nationales et internationales, ils ont écouté les interventions des responsables du CIA-VAR et du Fonarev, co-organisateurs de cette initiative. Ces derniers ont mis en avant l’objectif de la table ronde : intégrer un programme éducatif sur les exactions perpétrées en RDC depuis 1993 dans les curricula scolaires et universitaires, ainsi que dans les médias, afin de promouvoir une culture de la paix.

Dans son allocution, le Chef de l’État a encouragé ses compatriotes à s’approprier ce génocide oublié. Il a également annoncé la création d’un groupe d’experts chargé d’évaluer les préjudices et les pertes humaines liés aux crimes de masse, en particulier ceux motivés par des intérêts économiques.

Avec 10 millions de morts, 6 millions de déplacés internes et 27 millions de personnes en situation critique, dont de nombreuses femmes et enfants, la RDC traverse une crise humanitaire profonde. Le pays, marqué par 200 fosses communes disséminées à travers le Grand Kivu, vit depuis 30 ans un génocide économique dont on parle trop peu.

La rédaction