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Joseph Kabila propose un « pacte citoyen » en 12 points pour « sauver le Congo du gouffre »

L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a rompu son silence ce vendredi, six ans après avoir quitté le pouvoir, en proposant un « pacte citoyen » pour sortir le pays d’une « crise multidimensionnelle ». Dans un discours solennel, il a accusé le régime actuel de dérive autoritaire, de violations répétées de la Constitution et d’avoir plongé le pays dans un état de délabrement avancé.

Kabila a justifié sa longue réserve par le souci de ne pas alimenter les polémiques, malgré ce qu’il qualifie de provocations à son égard. Aujourd’hui, il parle « par devoir », face à une situation qu’il juge « existentielle » pour la nation. Il a dressé un réquisitoire sévère contre la gouvernance actuelle, l’accusant d’avoir ruiné l’héritage laissé en 2019 : un pays pacifié, réconcilié, doté d’institutions solides et d’une économie résiliente.

Revenant sur l’accord ayant donné naissance à la coalition entre ses partisans et ceux de Félix Tshisekedi après les élections de 2018, Kabila a affirmé que sa seule motivation était l’intérêt supérieur de la nation. Il accuse désormais le pouvoir en place d’avoir violé la Constitution, notamment lors du remaniement de la Cour constitutionnelle et de la nomination controversée des membres de la Commission électorale.

L’ancien président a qualifié les élections de décembre 2023 de « simulacre », dénonçant une fraude d’une ampleur inédite. Il s’est également opposé au projet de révision constitutionnelle, le considérant comme une menace directe à la paix civile.

Kabila a critiqué la situation sécuritaire dans plusieurs provinces, notamment à l’Est, qu’il attribue à une gouvernance chaotique et à l’utilisation de groupes armés et de milices tribales. Il a évoqué les massacres de septembre 2024 à la prison de Makala, qualifiés de « crime contre l’humanité », ainsi que d’autres violences à Goma, Lubumbashi et Kilwa.

Sur le plan économique, il a dénoncé le retour de l’inflation, l’endettement croissant, la corruption persistante et l’absence d’investissements dans les infrastructures. Il accuse le régime d’avoir bénéficié des réformes engagées entre 2002 et 2018 sans en améliorer la vie des Congolais.

Dans ce contexte, Kabila a proposé un programme de redressement national articulé autour de douze objectifs, incluant la fin de la dictature, le rétablissement de l’autorité de l’État et la sortie des troupes étrangères du territoire congolais. Il a salué la décision de la SADC de retirer les troupes de la SAMIDRC.

L’ancien chef de l’État a également appelé à prendre en compte les initiatives locales de paix, notamment celles des Églises catholique et protestante, tout en critiquant le gouvernement pour son dialogue avec l’AFC/M23 à Doha.

Kabila conclut en appelant à l’unité et au patriotisme, affirmant : « Le Congo vaut mieux que la caricature qu’en donnent ses dirigeants actuels. » Il invite tous les Congolais à s’unir pour sauver le pays et restaurer ses institutions, réaffirmant son engagement à œuvrer pour la paix et la stabilité de la République démocratique du Congo.

La rédaction

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