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Ituri : le Comité provincial des droits de l’enfant appelle le gouvernement congolais à une planification budgétaire en faveur des enfants vulnérables

Le Comité provincial des droits de l’enfant en Ituri exhorte le gouvernement central à intégrer dans sa planification budgétaire des actions concrètes en faveur des enfants vulnérables. Cet appel a été lancé à l’occasion de la commémoration de la Journée de l’enfant africain, célébrée chaque 16 juin en mémoire du massacre de Soweto en 1976, où plusieurs enfants ont perdu la vie en réclamant leur droit à une éducation équitable.

À Bunia, chef-lieu de la province, la célébration s’est tenue dans la salle de réunion de l’hôtel de ville. L’activité a été organisée par la Division provinciale du genre, famille et enfant, en collaboration avec le Comité provincial des droits de l’enfant, avec l’appui financier de l’ONG Save the Children.

L’événement a été marqué par des prestations culturelles, notamment des danses traditionnelles, des chansons et des concours de génie en herbe.

Dans son allocution, la présidente du comité provincial, Richardi Pituwa, a dressé un tableau sombre de la situation des enfants en Ituri. Elle a dénoncé les violences, les incendies de maisons, les enlèvements, ainsi que les conditions de vie inhumaines que subissent de nombreux enfants, en particulier ceux vivant dans les rues, les camps de déplacés et les centres d’encadrement sans réelle prise en charge.

Le 14 juin dernier, une descente a été effectuée dans trois zones critiques, notamment :

1. **La prison centrale de Bunia** : Plus de 78 enfants y sont incarcérés dans des conditions déplorables. Ils manquent de matelas, de moustiquaires, de nourriture adéquate et ne reçoivent qu’un repas par jour. Plusieurs montrent des signes de malnutrition et souffrent d’infections dues au manque de soins médicaux. Aucun suivi éducatif ni activités récréatives ne sont organisés. Certains enfants y sont détenus depuis longtemps sans avoir été présentés devant un juge.

2. **Les sites de déplacés de Kigonze et ISP Bunia** : Surpeuplés, ces camps abritent jusqu’à 7 ou 8 personnes dans des abris de 2 à 3 m². Les conditions sanitaires y sont déplorables, avec un manque d’eau potable, d’installations sanitaires, de nourriture et d’infrastructures scolaires. Des cas d’exploitation sexuelle, de grossesses précoces non désirées, de maladies infantiles et de non-scolarisation sont signalés.

3. **Le boulevard de la Libération (RN27)** : Des enfants y vivent dans la rue, livrés à eux-mêmes. Ils consomment des drogues, de l’alcool, du chanvre et sont exposés à des pratiques de vol et de violences.

L’insécurité, exacerbée par la présence de groupes armés locaux dans plusieurs zones, aggrave la situation des enfants déplacés depuis 2017.

Malgré cette réalité alarmante, aucun budget spécifique n’est alloué par les autorités provinciales ou nationales pour la prise en charge des enfants vulnérables de Bunia. Les structures d’accueil manquent de moyens, et les services sociaux sont sous-financés et mal structurés.

Le Comité provincial des droits de l’enfant plaide pour une politique publique cohérente et des investissements durables afin d’assurer protection, éducation et dignité à tous les enfants de l’Ituri.

Ilanga Meta, depuis Bunia

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