Au moins trente personnes ont été tuées à Goma au cours des deux dernières semaines, du 25 avril au 10 mai. Le rapport « Goma Hebdo », établi par les conseils communaux de la jeunesse des communes de Goma et Karisimbi, qualifie la situation d’« inquiétante et alarmante ».

Le dernier cas de criminalité remonte à la nuit du jeudi au vendredi 16 mai, et celle du vendredi au samedi 17 mai, avec les meurtres d’un chef d’avenue et d’un chef de bloc dans le quartier Mugunga, à l’ouest de la ville. Ces deux responsables, Safari et Mubano, ont été abattus vers 20h alors qu’ils tentaient de protéger leurs administrés. Les assaillants armés ont tiré à bout portant avant de s’enfuir, abandonnant deux armes sur place.

À Katoyi, trois personnes ont été tuées par balles près de la mosquée Katindo. Parmi les victimes figure Paluku Mbuyi Jerry, connu sous le nom de Munande, qui est décédé à l’hôpital après plusieurs interventions médicales. Son client, Kito Kasongo Lambert, surnommé « Baueur », a succombé à ses blessures en route vers l’hôpital. Un jeune homme touché à la tête est également décédé ce matin.

À Kiziba, des individus armés ont attaqué deux boutiques au rond-point de La Vision, emportant des marchandises, notamment du maïs, sans être inquiétés. À Mabanga Nord, des tentatives de vol ont été signalées dans plusieurs avenues, où les voleurs ont été confrontés à la résistance de la population.

Au Carmel, un voleur a été appréhendé par les habitants, qui l’ont sévèrement battu dans la nuit du vendredi au samedi 17 mai.

Le rapport « Goma Hebdo » mentionne quinze personnes tuées par balles, neuf corps découverts sans vie, trois cas de justice populaire et deux suicides, ainsi que de nombreux blessés, rien que durant cette période de deux semaines. La commune de Karisimbi est particulièrement touchée, notamment dans les quartiers Mugunga, Ndosho, Kasika, Mabanga Sud et Bujovu.

Les violences sont attribuées par les jeunes locaux à des présumés rebelles du M23, à des évadés de la prison centrale de Munzenze et à des membres du groupe armé Wazalendo. Depuis l’occupation de Goma par le M23 fin janvier 2025, la criminalité s’est intensifiée, avec une recrudescence des meurtres, des vols armés et des actes de justice populaire, tout cela dans un contexte d’impunité.

Les habitants vivent dans un climat de peur permanente, aggravé par l’absence de réponse sécuritaire efficace et la multiplication des exactions, y compris des pillages et cambriolages nocturnes. Le rapport « Goma Hebdo » indique également que plus de cent maisons ont été cambriolées pendant cette période par des hommes armés en tenue militaire.

La rédaction