Irumu, 4 novembre 2025.
La circulation entre l’Ituri et le Nord-Kivu est presque à l’arrêt. Depuis plus de deux mois, les routes reliant Gety, Aveba et Boga se dégradent dangereusement, isolant plusieurs localités et freinant les échanges économiques dans le territoire d’Irumu.

Selon la société civile de la chefferie de Walendu Bindi, les pluies diluviennes de ces dernières semaines ont provoqué d’importants dégâts. « Des camions restent bloqués dans les bourbiers, des tronçons entiers sont éventrés par l’érosion, et certains villages sont aujourd’hui coupés du reste du territoire », alerte Nzonema Abozo Nadin, vice-président de cette structure citoyenne.

Cette situation complique sérieusement la vie des habitants. Les agriculteurs peinent à évacuer leurs produits vers les marchés de Bunia et Beni, tandis que les commerçants enregistrent d’énormes pertes à cause de la rupture d’approvisionnement. Dans plusieurs zones, les prix des denrées de première nécessité ont déjà commencé à grimper.

Mais au-delà de l’impact économique, c’est la crue de la rivière Rungbava, dans le groupement Bamuko, qui inquiète le plus. Le débordement de ce cours d’eau rend la traversée impossible, empêchant élèves et malades de se rendre respectivement à l’école et à l’hôpital général de Gety. Les activités sociales et éducatives tournent ainsi au ralenti, accentuant la précarité dans cette région enclavée.

Face à cette urgence, la société civile de Walendu Bindi interpelle le gouvernement central, les autorités provinciales ainsi que les partenaires techniques et financiers à intervenir sans délai. Elle plaide notamment pour la réhabilitation des axes routiers et la construction d’un pont durable sur la rivière Rungbava.

« Ces routes constituent les artères vitales de notre territoire. Si rien n’est fait, Walendu Bindi risque de sombrer dans l’isolement total », a averti Nzonema Abozo Nadin, s’adressant aux autorités locales et nationale.

Cette alerte vient s’ajouter à plusieurs autres signaux de détresse émis ces derniers mois par les communautés rurales de l’Ituri, confrontées à la fois à l’insécurité, au manque d’infrastructures et à la dégradation continue de leur environnement.

Ilanga Meta